Les multiples facettes et contradictions du transport aérien en font un champ d’étude fructueux pour l’économiste : les compagnies développent une activité internationale par excellence, mais opèrent sur des marchés fortement réglementés par les États depuis plus de 70 ans. Elles fournissent un service périssable avec une capacité fixe mais font face à une demande fluctuante largement dépendante des aléas économiques. Elles se livrent à une rude concurrence, mais comptent parmi leurs principaux fournisseurs un duopole (Airbus-Boeing) et des quasi-monopoles à la capacité chroniquement insuffisante (aéroports).
Les compagnies ont ainsi dû développer des stratégies originales, spécifiques au secteur. Elles ont par exemple expérimenté des solutions nouvelles de tarification et de gestion des capacités, avec l’invention du « revenue management », qui s’exporte à présent dans divers secteurs de l’économie. Elles ont créé des alliances afin d’étendre leurs réseaux sur la planète entière sans contrevenir aux réglementations contraignantes.
Les activités de recherche menées actuellement par les membres de DEVI en économie du transport aérien visent à étudier ces spécificités. Sont analysés par exemple les effets de la réglementation des marchés ou du manque de capacité aéroportuaire sur les stratégies des acteurs et l’évolution des réseaux aériens des compagnies. Parmi ces recherches, on trouve également l’impact de déréglementations régionales (Asie du Sud-Est) sur les acteurs du transport aérien et les économies des régions concernées.